Industrie automobile : Les sous-traitants sur les starting-blocks

Les mesures adoptées lors du dernier Conseil des ministres pour soutenir la relance de l’industrie automobile en Algérie continuent de susciter des réactions positives. Le président de la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat, Kamel Aksous, a salué ce mardi les orientations du président de la République, qualifiant les décisions de « signal fort » adressé aux opérateurs économiques nationaux.
Selon M. Aksous, la reconnaissance par le chef de l’État des projets de concessionnaires œuvrant à l’implantation d’une véritable industrie automobile locale constitue une invitation claire aux industriels et sous-traitants à s’engager davantage dans un secteur stratégique, générateur de richesse et d’emplois.
« Ces orientations constituent un message fort : il est temps pour les acteurs économiques d’investir sérieusement dans la construction d’une filière automobile compétitive », a-t-il déclaré à l’APS.
Pour le responsable, le tissu industriel algérien est capable de fournir plus de 3 000 composants automobiles, hors moteur, à condition de bénéficier d’une vision industrielle claire et pérenne. Il estime que les entreprises locales déjà actives dans la fabrication de pièces détachées peuvent pleinement s’intégrer dans cette dynamique, à condition de répondre aux normes internationales.
Le Conseil des ministres, présidé lundi par Abdelmadjid Tebboune, a en effet réaffirmé la priorité accordée à l’implication des sous-traitants nationaux dans toute la chaîne de valeur de l’industrie automobile. Le Président a insisté sur la nécessité d’intégrer des entreprises locales qualifiées dans les domaines de l’électrification automobile, des composants et pièces détachées, ainsi que sur l’obligation d’obtenir l’agrément du Conseil des ministres pour toute activité de fabrication ou d’importation de véhicules.
« Le Président Tebboune trace une ligne claire : on passe du montage de façade à une véritable politique industrielle », a estimé, pour sa part, l’économiste Abdelkader Slimani.
Ce dernier souligne que l’intégration des PME, startups et grands groupes industriels dans l’écosystème de sous-traitance permettra l’émergence d’un tissu productif structuré et innovant, capable de faire de l’Algérie un futur pôle automobile régional.
Même son de cloche chez l’expert Houari Tigrsi, pour qui la réforme engagée permet d’assainir le secteur et de poser les bases d’une industrie pérenne, orientée à la fois vers le marché intérieur et les exportations.
Ch.G
