Il activait au profit du makhzen: Démantèlement d’un réseau d’espionnage à Tlemcen

En pleine rupture des relations entre l’Algérie et le Maroc, un réseau d’espionnage qui activait au profit du Maroc, a été démantelé à Tlemcen. Le juge d’instruction près le Tribunal de Tlemcen a ordonné, dimanche dernier, le placement en détention provisoire de sept individus, dont quatre ressortissants marocains, suite au démantèlement d’un réseau d’espionnage et de renseignement, en vue de porter atteinte à la sûreté de l’État algérien, selon un communiqué signé par le procureur de la République près le Tribunal de Tlemcen, Mustapha Loubar, cité par l’APS.
Ce réseau d’espionnage avait pour but d’attenter à «des institutions sécuritaires et administratives algériennes», selon ce communiqué. Parmi les sept personnes mises en détention provisoire figurent trois Algériens et quatre Marocains entrés illégalement sur le territoire algérien, souligne la même source. M. Loubara déclaré, lors d’une conférence de presse organisée au siège du Tribunal de Tlemcen, que le 24 août dernier, dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, et après que les services de sécurité compétents avaient reçu des informations sur les déplacements d’un individu suspect de nationalité marocaine, au centre de la ville de Tlemcen, le parquet de la République a été prévenu et a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire. Le même jour, Z.M., de nationalité marocaine, a été arrêté, après avoir constaté qu’il était entré illégalement en Algérie, et ce, suite à l’exploitation de son téléphone portable, avec l’autorisation du parquet.
Après son interrogatoire, il a été démontré que l’individu en question activait au sein d’un réseau d’espionnage et de renseignement pour le compte d’une partie étrangère, en compagnie de ressortissants marocains et algériens, selon le même responsable.
Sept personnes sous mandat de dépôt
Le procureur de la République près le Tribunal de Tlemcen a précisé que le 28 août dernier, six individus ont été arrêtés, à leur tour, dont trois de nationalité marocaine, à savoir T.A., M.Kh., et M.H., et trois Algériens R.M.A., T.Z.S.A., et B.R. Les investigations ont révélé que les membres de ce réseau recevaient des instructions d’un certain B.S., de nationalité marocaine.
Les personnes arrêtées ont été présentées, dimanche dernier, au Parquet de la République, et lors de l’interrogatoire des suspects, une enquête judiciaire a été ouverte contre eux et contre toutes les personnes identifiées par l’enquête. « Des accusations criminelles d’intelligence avec un pays étranger, ou l’un de ses agents, ont été retenues contre les accusés R.A., T.Z.S.A., et B.R., et crimes d’espionnage contre les accusés Z.M, T.A., et M.H. Le délit d’entrée illégale sur le territoire algérien a été retenu contre les accusés Z.M., et M.Kh., qui sont des actes punis par les articles 62, 64 du Code pénal et les articles 4, 44 et 46 de la Loi 08-11 relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie », a détaillé M. Loubar.
Le parquet a requis auprès du juge d’instruction de placer sous mandat de dépôt tous les accusés et tous les individus identifiés par l’enquête, et après avoir interrogé les accusés par le juge d’instruction, il a ordonné de les placer en détention provisoire. L’affaire, qui est actuellement sous enquête judiciaire, intervient dans un contexte marqué par une rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc depuis trois ans. La décision prise durant l’été 2021 de rompre les relations avec Rabat avait été prise par Alger à la suite de nombreux actes hostiles de la partie marocaine à l’égard de l’Algérie. Une grave affaire d’espionnage avait éclaté impliquant le makhzen et visant, entre autres, l’Algérie. La presse internationale avait révélé au grand jour l’utilisation par les services marocains du logiciel espion israélien Pegasus pour mettre sur écoute des milliers de téléphones dans le monde.
G. Salima
