Ce que j’en pense: Lorsque la France s’assume

S’il y a encore un an, Jean Castex se cassait la tête à citer sa constitution et à nous rappeler que la France agissait au Sahel « à la demande des pays de la région, contre les groupes terroristes pour contribuer à protéger leurs populations », on sent bien que, depuis, elle a arrêté les politesses. Elle ne va pas non plus passer son temps à se justifier ou expliquer… Elle est très très occupée à gérer des crises plus graves… Alors elle se libère des tracas, elle jette à la mer la bienséance, les pirouettes diplomatiques et les valeurs… Et avec tout ce(ux) qu’elle envoie déjà à la mer, on est plus à ça près.
Elle se libère du temps, des dossiers visas, des aides sociales, de l’éducation, du bon sens, de la laïcité et de l’accès aux soins de qualité… Sur tout sujet, le vent de libération frappe, alors elle prend soin d’elle, sort ses plus belles tenues et vaisselles pour le Roi et ne s’embarrasse plus ni des belles paroles ni de gestes symboliques. Fini le temps des leçons d’humanisme et de philosophie qui éclaire. Madame se met à inventer des fins pour justifier ses moyens. Les actes sont odieux, risibles, démontables par un enfant… Et alors ? Les valeurs, on va les garder pour les enfants justement comme pièce de puzzle. Même si on sent que le puzzle a pris la poussière et qu’il a perdu beaucoup de pièces.
Puis la fin on peut toujours la trouver puis l’expliquer. Et si ça convainc, banco ! On déshabille les jeunes filles et on leur interdit l’accès aux compétitions sportives ? Pour garantir leur émancipation bien sûr. On interdit l’accès aux études à des centaines, sûrement des milliers d’étudiants francophones ? Parce que nous sommes garants des valeurs de paix et de démocratie.
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », quand Macron reprend des phrases vieilles comme Le Pen, on se situe mieux. On ne va pas tout de même pas s’attendre à ce qu’il arrive à faire la différence entre un terroriste, un étudiant, un militaire et un artiste. Après avoir fait le deuil de la décolonisation (si, si… elle a décolonisé), parce qu’il faut regarder en avant après tout, on est dans la phase de déculpabilisation (si, si… elle a culpabilisé).
Puis, parfois, elle veut quand même nous rappeler qu’elle reste la plus grande des humaines et le cœur sur la main ! L’AFP nous rassure : « Les services Campus France et visas ne peuvent plus fonctionner normalement mais les artistes, les étudiants et les chercheurs déjà en France poursuivent normalement leurs activités et leurs études, et sont les bienvenus »… Que c’est mignon ! Vous êtes les bienvenus, mais la porte d’entrée est sous barbelés, vidéosurveillance et fermées à double tour ; les fenêtres barreaudés et les portes de secours ne portent plus secours… Ah non pardon, ça c’est les garde-côtes. Les portes de secours elles… n’existent plus !

Par Sara Cheriet

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