Une rentrée scolaire problématique: Entre surcharge des classes et manque d’infrastructures

La wilaya d’Oran fait face à des défis majeurs en matière d’éducation depuis le début de l’année scolaire, parmi lesquels la surcharge des classes et le manque de mobiliers éducatifs adéquats, notamment des chaises et des tables.
Cette problématique touche aussi bien les quartiers récemment urbanisés que les zones résidentielles plus anciennes qui, jusqu’à récemment, n’avaient pas connu de telles difficultés.
L’une des situations les plus préoccupantes concerne la surcharge dans les écoles. À titre d’exemple, l’établissement d’enseignement moyen (CEM) Meghabar Mohamed, situé à Aïn El-Beida, a été particulièrement touché cette année en raison de l’afflux d’enfants issus de familles relogées, l’année dernière. Pour faire face à cette augmentation significative du nombre d’élèves, l’école a dû recourir à l’utilisation de 10 classes mobiles et envisage même d’annexer certaines classes à l’école primaire Sirat Boumediene, bien que cela ne constitue qu’une solution provisoire. Cependant, le président de la Fédération des associations des parents d’élèves, Mohamed Kamel, s’est voulu optimiste, indiquant que ces difficultés seront surmontées grâce à la prochaine livraison d’un nouvel établissement scolaire actuellement en construction près du groupement urbain de 2 000 logements sociaux, dont les travaux sont bien avancés.
Dans la commune d’Oran, le lycée Frère Meftahi, anciennement connu sous le nom d’El Hayet, est en cours de réhabilitation. Cette situation a contraint l’établissement à transférer ses élèves et son personnel vers le lycée Ibn Badis, une mesure qui a suscité quelques réserves parmi la communauté scolaire. Cependant, M. Kamal explique que ce déménagement était nécessaire en raison de l’état de vétusté de l’établissement d’origine, actuellement en cours de rénovation. La priorité est la sécurité des élèves et du personnel, d’où le choix du transfert vers un lycée voisin en attendant la fin des travaux de rénovation.
La surcharge des écoles n’est pas limitée à la commune d’Oran, car même dans le nouveau pôle urbain Ahmed Zabana à Messerghine, plusieurs établissements éducatifs font face à ce problème. L’école primaire Ben Triki Abdelakdeur, par exemple, doit gérer des classes de 60 élèves, conséquence du programme de distribution de logements dans la région. Là encore, M. Kamal tient à relativiser, estimant que cette situation est aussi temporaire et qu’elle sera résolue grâce à la finalisation des projets de construction d’infrastructures scolaires en cours.
Un autre cas problématique concerne l’école primaire Yaghmorcen, à Maraval qui fonctionne cette année avec un programme de double vacation en raison du transfert des élèves des écoles primaires Khitri Yamina et Belaid Hassania vers cette infrastructure qui accueillie actuellement les élèves de trois établissements primaires. Les élèves du CEM Maâchi Ali, démoli en vue de sa reconstruction, sont logés dans les écoles Khitri Yamina et Belaid Hassania. Cette situation sera également résolue une fois que le nouveau CEM sera achevé, et les autorités veillent à respecter les délais a souligné le président de la Fédération.
Les solutions à venir
« Face à ces défis éducatifs, la Fédération des parents d’élèves de la wilaya d’Oran joue un rôle crucial en tant que partenaire officiel du secteur de l’éducation. Elle s’efforce de porter les préoccupations des élèves et de leurs de leurs parents aux autorités compétentes pour trouver des solutions adaptées », a-t-il souligné. « La Fédération propose notamment que la construction des infrastructures éducatives devrait être synchronisée avec les projets de logement, afin de garantir que les besoins éducatifs suivent le rythme de la croissance démographique. Une étude approfondie des besoins de chaque zone, couvrant non seulement les écoles primaires, mais aussi les établissements moyens et les lycées, devrait être réalisée avant le lancement des projets de logement », a-t-il précisé.
Pour rappel pour la rentrée scolaire 2023/2024, la wilaya d’Oran a enregistré une population scolaire de plus de 428 127 élèves. Parmi eux, 217 182 sont inscrits dans le cycle primaire, dont 39 569 nouveaux élèves. Le cycle moyen accueille 164 481 élèves, tandis que le cycle secondaire compte 64 464 élèves. Afin de renforcer les capacités éducatives de la wilaya, plusieurs nouveaux établissements ont été mis en service, notamment 10 écoles primaires, un collège d’enseignement moyen (CEM) et deux lycées. De plus, 68 nouvelles classes ont été ouvertes dans différentes communes de la région. Pour répondre à la demande en personnel enseignant, la wilaya d’Oran a créé plus de 1 856 nouveaux postes d’enseignants dans diverses matières, couvrant ainsi les trois niveaux d’enseignement pour la saison scolaire 2023-2024. Ces postes incluent 207 enseignants provenant de l’extérieur de la wilaya, 52 postes destinés aux diplômés d’instituts et d’écoles supérieures, ainsi que 997 enseignants contractuels. De plus, 424 postes d’enseignants en éducation physique et 162 postes en anglais pour l’enseignement primaire ont été créés. Il est également à noter que la wilaya d’Oran accorde une attention particulière aux élèves en situation de handicap, notamment ceux atteints de troubles du spectre autistique.
À cette fin, 14 postes ont été réservés aux auxiliaires de la vie scolaire. Dans le cadre de ces préparatifs pour la nouvelle année scolaire, le secteur de l’éducation a également intégré 100 nouveaux postes de cadres, comprenant des directeurs d’établissements éducatifs, des intendants, des superviseurs et d’autres fonctions, couvrant ainsi l’ensemble des trois niveaux d’enseignement.
Fayçal A.
