Il s’est brisé les deux jambes en tentant de fuir la police :10 ans en appel pour un narcotrafiquant paraplégique

Le tribunal criminel d’appel a condamné le dénommé S. Slimane, 36 ans, à dix ans de prison ferme pour trafic de produits stupéfiants. Ses deux co-accusés ont, eux, bénéficié de l’acquittement.
Les faits remontent au 12 septembre 2016 quand, suite à des informations sur un réseau de trafic de psychotropes activant au niveau du quartier d’el-Hamri, les éléments de la police ont ouvert une enquête qui les a menés à l’identification d’un suspect, en l’occurrence S. Slimane. Une perquisition de son domicile est alors décidée mais lorsque les policiers sont arrivés, le suspect a sauté de la fenêtre de sa chambre située au 3e étage d’un immeuble. Une chute qui lui a occasionné une fracture de la colonne vertébrale qui l’a laissé paralysé à vie. La fouille de la chambre permettra la découverte de plus de 6.130 comprimés psychotropes de marque Rivotryl et 261 grammes de kif
Une seconde perquisition est opérée au domicile de son jeune frère, Omar, chez lequel la somme de 72 millions de centimes, supposée comme provenant de la revente de la drogue, est saisie.
Interrogé, Slimane déchargera son frère mais donnera les noms de deux personnes comme étant ses complices. Si l’un deux arrivera à prendre la fuite, le second, C. Abdelkader sera arrêté. Il sera désigné par Slimane comme le fournisseur des psychotropes qu’il commercialisait. Abdelkader, lui, niera les faits expliquant qu’un différend lié à une vieille affaire de crime, l’opposait à S. Slimane d’où ses fausses accusations.
Jugés en première instance, S. Slimane avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle alors que les deux autres avaient été acquittés.
A la barre du tribunal d’appel, Slimane, paraplégique, qui comparait sur une civière transportée par des policiers, déclarera qu’étant donné son état physique, il est déjà puni pour ses actes. Mais il maintiendra ses déclarations contre le présumé fournisseur. Celui-ci campera également sur ses déclarations affirmant que S. Slimane l’a cité par esprit de vengeance. Quant au jeune frère Omar, il dira avoir tenté de raisonner son frère et de l’amener à abandonner ses activités mais sans succès.
Le représentant du ministère public requerra la peine de 15 ans de réclusion criminelle contre les trois accusés.
La défense de S. Slimane plaidera les circonstances atténuantes expliquant que son mandant se trouve déjà dans une situation critique, lui qui a perdu l’usage de ses deux jambes. Les avocats des deux autres accusés plaideront la non culpabilité, la défense de C. Abdelkader ajoutant qu’on ne peut condamner une personne sur la base ses déclarations d’un accusé. De plus, aucune marchandise prohibée n’a été retrouvée chez lui.
Zemmouri L.

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