« De la complicité silencieuse à une participation active » : Les FAR à Ghaza ?

La participation présumée et confidentielle d’une unité israélienne d’élite, la brigade de reconnaissance « Golani », aux manœuvres militaires « African Lion » organisées à Agadir, au Maroc, suscite de vives préoccupations. Pour le politologue marocain Badr El Aidoudi, cette coopération militaire entre le Maroc et Israël ne serait pas anodine. Elle marquerait un tournant dangereux vers une implication militaire marocaine potentielle dans le génocide israélien à Ghaza.
Invité ce mardi par Radio Algérie Internationale, El Aidoudi a dénoncé ce qu’il qualifie de glissement du régime marocain « de la complicité silencieuse à une participation active » dans la guerre contre le peuple palestinien. Il affirme que ces exercices ne visent pas de simples échanges militaires, mais préparent les troupes marocaines à une action directe sur le terrain, notamment dans la bande de Ghaza.
Le politologue a pointé un silence généralisé inquiétant : ni le parlement, ni les partis politiques, ni les médias, ni la société civile n’ont exprimé la moindre opposition ou questionnement face à cette coopération militaire avec une unité connue pour son implication dans des massacres contre les Palestiniens. « L’armée marocaine est censée être une institution populaire, elle devrait refléter la volonté du peuple, non celle d’un régime motivé par des intérêts géopolitiques », s’est insurgé El Aidoudi.
Selon lui, les relations entre le Maroc et Israël vont bien au-delà du dossier palestinien. Il s’agirait d’un partenariat stratégique visant à assurer la stabilité de la monarchie alaouite et à obtenir un soutien américain dans le conflit du Sahara occidental. Pourtant, malgré cette orientation, El Aidoudi a constaté que Rabat n’a récolté que « des échecs amers » dans sa stratégie diplomatique et judiciaire face aux revendications sahraouies, tant au niveau africain qu’européen.
Enfin, le politologue a estimé que le régime du Makhzen chercherait à réintroduire l’influence française dans la région du Sahel par l’intermédiaire du Maroc, dans un contexte où la France a été poussée vers la sortie. Une manœuvre qui viserait, selon lui, à affaiblir les intérêts géostratégiques algériens, notamment autour du projet du gazoduc transsaharien, perçu comme un levier économique et diplomatique majeur pour l’Afrique.
T. Feriel
