Consommation: Baisse record des prix des œufs

Les prix des œufs de volaille ont enregistré une baisse record à Oran. Hier, dans les différents commerces de détail, un plateau de 30 œufs affichait entre 420 et 400 dinars voire 350 dinars dans certaines supérettes conte 600 DA, il y a quelques jours.

Selon les professionnels de la filière, cette baisse s’explique par plusieurs facteurs clés, principalement liés à l’offre et à la demande, ainsi qu’à des circonstances saisonnières. «Le premier facteur qui a généré cette baisse des prix est lié à un excédent de production et à la disponibilité accrue des poules pondeuses. Les aviculteurs ont bénéficié d’une hausse de la production grâce à un nombre élevé de poules pondeuses dans les bâtiments d’élevage. Cet excédent a permis de saturer le marché, réduisant ainsi les prix», souligne M. Mecheri, membre de la Fédération nationale des aviculteurs. Ce propriétaire d’un élevage de poules pondeuses dans une zone rurale près de Gdyel souligne que «cette surproduction garantit une stabilité des prix, même en période de demande accrue».
Mecheri évoque un autre facteur conjoncturel : l’impact de l’approche du Ramadhan. Durant le mois sacré, de nombreux restaurants ferment, réduisant la demande globale. Cette perspective de la baisse de la consommation a incité les commerçants à ajuster les prix pour écouler les stocks. Certains ont même lancé des promotions pour attirer les consommateurs pendant cette période.
L’autre facteur est le découplage des prix des œufs et de la viande blanche. Selon Mecheri, contrairement à certaines idées reçues, la baisse des œufs n’est pas liée à celle de la viande blanche tel que le poulet. Les aviculteurs ont maintenu une offre indépendante pour les œufs, évitant ainsi une fluctuation conjointe avec d’autres produits. «En 2023, la hausse des prix était en partie due aux coûts élevés des aliments pour volailles (maïs, soja) et aux perturbations sanitaires (grippe aviaire). Depuis, la donne a changé. Une meilleure gestion des stocks et la vaccination ont contribué à une production plus régulière en 2024-2025», explique notre interlocuteur. Un autre élément est le contexte économique et la régulation du marché. Les autorités ont renforcé les contrôles contre les pratiques frauduleuses (comme le mélange d’œufs de tailles différentes vendus au même prix), améliorant la transparence du marché.
Pour endiguer la hausse injustifiée des prix de la volaille et lutter contre la spéculation, la Société algérienne de régularisation des produits agricoles (SARPA) et l’Office national des aliments de bétail (ONAB) ont, par ailleurs, déstocké d’importantes quantités de produits avicoles dont les œufs. Un décidé suite à une instruction émanant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural en coordination avec le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
Selon M. Mecheri, «les prix devraient rester stables dans les semaines à venir car la production continue de dépasser la demande. Même une augmentation attendue de la consommation durant la dernière semaine du Ramadhan ne devrait pas entraîner de hausse significative».
Cette situation contraste avec les crises précédentes, notamment en 2023, où des facteurs comme les vagues de chaleur et les pénuries d’intrants avaient provoqué des flambées de prix. Ainsi, la combinaison d’une production excédentaire, d’une perspective d’une demande réduite pendant le Ramadhan et d’une meilleure régulation du marché, expliquent la baisse actuelle des prix des œufs en Algérie.
G. Salima

Bouton retour en haut de la page