Mordus par un chien enragé : Deux morts à Oum El Bouaghi

La wilaya d’Oum El Bouaghi a été secouée ces derniers jours par la mort de deux enfants qui ont succombé à la suite de morsures de chien, alors que plusieurs autres personnes blessées restent hospitalisées sous surveillance médicale.
Face à l’émotion suscitée par cette tragédie, le tout nouveau ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, s’est rendu sur place, hier, pour constater la situation et rassurer les familles des victimes.
Selon les informations recueillies, l’incident s’est produit après qu’un chien errant, porteur de la rage, a attaqué plusieurs habitants. Les blessés ont été rapidement pris en charge dans les établissements hospitaliers de la wilaya, mais deux d’entre eux n’ont pas survécu, rappelant la dangerosité persistante de ce phénomène.
Sur place, M. Aït Messaoudene, accompagné des équipes médicales, a visité les services où sont traitées les victimes. Il a affirmé que « la prise en charge est assurée conformément aux protocoles sanitaires nationaux » et que « tous les moyens médicaux disponibles ont été mobilisés ». Le ministre a également insisté sur le suivi permanent de la situation, promettant de « prendre toutes les mesures sanitaires et préventives nécessaires » pour éviter de nouveaux drames.
En effet, le pays enregistre chaque année nombre de cas de morsures signalées, souvent dans des zones rurales ou périurbaines où la prolifération des chiens errants reste difficile à contenir. Ces attaques sont d’autant plus préoccupantes qu’elles exposent directement au risque de rage, une maladie virale mortelle si elle n’est pas traitée rapidement par la vaccination post-exposition.
Selon l’Institut National de Santé Publique (INSP), 183 540 cas de morsures ont été enregistrés à travers le pays en 2023 où on retrouve Sétif (12 003 cas), Tizi-Ouzou (10 819 cas) et Alger (9 427 cas) sur le podium national. Selon la même source, 39,3 % des personnes mordues sont des enfants de moins de 15 ans alors que les chiens sont responsables des cas de morsures dans 53,8 % des cas. Ces chiffres montrent que le vecteur de la rage reste un problème de santé publique en Algérie, avec environ 900 cas de rage animale et 10 à 15 cas de rage humaine enregistrées chaque année.
Les autorités rappellent régulièrement que la prévention repose sur deux volets : la vaccination systématique des chiens domestiques et des campagnes de capture ou d’éradication des animaux errants.
La visite du ministre s’inscrit dans un contexte où les appels à une stratégie nationale renforcée se multiplient. Les associations de protection animale, pour leur part, plaident pour des campagnes de stérilisation et de vaccination massives, afin de limiter la prolifération des chiens errants sans recourir systématiquement aux méthodes radicales.
La tragédie d’Oum El Bouaghi rappelle l’urgence d’un plan d’action concret et coordonné impliquant les collectivités locales, les services vétérinaires, les associations et les structures de santé publique. Comme l’a souligné M. Aït Messaoudene, « la sécurité sanitaire des citoyens demeure une priorité nationale » – un engagement qui devra désormais se traduire par des résultats tangibles sur le terrain.
T. Feriel