Ambiance urbaine : Le parfum des snacks rouvre l’appétit des lycéens

Oran, lundi 6 octobre 2025. Devant le lycée Lotfi et les autres établissements scolaires, une odeur de viande grillée flotte dans l’air chaud de cet été indien. Les snack-baguettes, longtemps absentes des trottoirs, refont surface à la sortie des cours. Entre 16h et 18h, les élèves s’agglutinent autour de petits stands improvisés. Pour 150 à 250 dinars, ils s’offrent un sandwich garni de merguez, poulet ou viande hachée, accompagné parfois d’une boisson.
Un lycéen de 17 ans témoigne : « On attendait leur retour depuis longtemps. Les snacks rapides, c’est notre pause du jour. Une baguette, une boisson, et on repart. » Un vendeur ambulant, âgé de 23 ans, confie : « Les jeunes reviennent nombreux. L’année dernière, on a eu des soucis avec les contrôles, mais cette rentrée est meilleure. »
Ces petits commerces connaissent un retour de flamme après plusieurs mois de recul, notamment en raison des restrictions sanitaires locales et des contrôles d’hygiène plus stricts. La restauration rapide représente environ 18 % du secteur des services, avec une forte concentration dans les grandes villes comme Oran. Ce chiffre témoigne de l’importance économique et sociale de ces points de vente, même informels.
Le retour des snack-baguettes s’explique aussi par le contexte économique : l’inflation alimentaire pousse les jeunes à chercher des repas à petit prix. À 200 dinars, une baguette garnie reste plus abordable qu’un déjeuner complet dans un café. Les vendeurs, eux, misent sur la flexibilité : pas de local, peu d’investissement, et un flux constant d’élèves. Mais le risque demeure, entre les contrôles municipaux et l’absence de règles d’hygiène.
À Oran, cette street food n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans la tradition populaire qui a vu naître la karantika ou les sandwichs d’omelette vendus à la sauvette. La baguette garnie d’aujourd’hui est simplement la version modernisée de ces repas rapides et bon marché. En 2025, elle continue de symboliser un pan vivant de la culture oranaise : celle de la débrouille, du goût simple et de la convivialité improvisée.
O.A Nadir

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