Une soirée vire au drame à El-Türck: Un décès et quatre condamnations

Une soirée festive entre jeunes s’est tragiquement terminée par la mort d’une adolescente, à la suite de la consommation de substances psychotropes. L’affaire, remontant à 2018, a été récemment jugée par le tribunal criminel d’appel de la cour d’Oran, aboutissant à de lourdes condamnations.
Parmi les quatre accusés : K. Mohamed Rachid, B. Abdelkader, S. Sofiane, et une jeune femme, M. Donia. Le principal mis en cause, K. Mohamed Rachid, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour dissimulation de cadavre, non-assistance à personne en danger et fourniture de substances dangereuses ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ses deux complices masculins ont chacun écopé de cinq ans de réclusion pour dissimulation de cadavre et non-assistance à personne en danger, tandis que la jeune femme a été condamnée à deux ans de prison ferme pour les mêmes faits.
L’affaire remonte au 21 octobre 2018, lorsqu’un passant découvre le corps sans vie d’une jeune fille près des escaliers menant à la mer à Bousville, dans la région d’Aïn El-Türck. La dépouille est déposée à l’hôpital d’Oran alors qu’un premier examen médical ne permet pas de déterminer la cause exacte du décès.
L’enquête progresse grâce aux images d’une caméra de surveillance installée dans une villa proche des lieux. On y aperçoit un véhicule de marque Hyundai i10, gris, à bord duquel se trouvent plusieurs personnes. Le conducteur porte une veste de sport noire, tandis qu’à ses côtés est assise une jeune fille aux cheveux longs, vêtue d’une djellaba noire.
Le véhicule est identifié comme appartenant à K. Mohamed Rachid, résidant dans le quartier Cité Point du Jour, à Oran. Quant à la victime, elle est formellement identifiée : il s’agit de K. Majda, âgée de 16 ans, résidant à l’USTO.
Initialement, le principal accusé nie s’être rendu à Aïn El-Türck. Il finit par se rétracter, affirmant avoir été appelé ce jour-là par M. Donia, lui demandant de la rejoindre à la plage de Saint-Germain. Il y aurait retrouvé ses amis, ainsi qu’une autre jeune fille mineure, H.B., âgée de 16 ans. Majda, selon lui, souffrait déjà de douleurs abdominales au moment de leur rencontre.
Toujours selon ses déclarations, la jeune fille serait décédée à l’intérieur de son véhicule. Pris de panique, ils auraient alors décidé d’abandonner le corps. Mais le témoignage de la jeune femme va faire évoluer le dossier : elle affirme qu’une soirée avait été organisée dans un appartement à Saint-Germain. C’est là que la victime aurait consommé une grande quantité de comprimés psychotropes, notamment des «saroukh» et de l’ecstasy, qu’elle possédait elle-même. Elle aurait ensuite été prise de violentes douleurs avant de décéder.
Ces déclarations ont été confirmées par les autres accusés. Aucun d’entre eux, toutefois, n’a pu préciser qui avait fourni les comprimés.
L’autopsie a révélé un syndrome asphyxique, avec la présence d’un liquide clair dans les voies respiratoires, laissant supposer une ingestion massive de substances. Les conclusions définitives dépendaient d’un examen toxicologique approfondi.
A la barre, les mis en cause ont reconnu avoir passé une soirée agitée, mais ont nié toute responsabilité directe dans la mort de la jeune fille. Le procureur a requis les peines maximales, tandis que la défense a plaidé les circonstances atténuantes.
Zemmouri L.

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